Comment réduire la population de moustiques dans son bassin ?
Les moustiques sont un véritable désagrément au jardin ainsi que dans les habitations durant la bonne saison. Attaquant nos oreilles pendant la nuit et laissant leurs piqures nous démanger après leurs passages, les moustiques sont également vecteurs de nombreuses maladies et peuvent représenter un risque sanitaire lorsqu’ils ne sont plus régulés convenablement.
Les bassins peuvent s’avérer attractifs pour cette espèce d’insecte. De fait, la reproduction des moustiques se fait en vol, mais la ponte des œufs a lieu en milieu aquatique, généralement en eaux calmes. Les femelles déposent environ 150 petits œufs dans l’eau, qui écloront au bout de seulement 2 à 4 jours. Les larves et nymphes de cet hexapode vont rester dans l’eau pendant environ 2 semaines avant de prendre leurs envols et quitter le bassin.
Le cycle de vie des moustiques a donc majoritairement lieu dans l’eau et la présence d’un bassin au jardin plaira généralement beaucoup à ces animaux, bien que tous les plans d’eau n’en sont pas habités. Nous allons vous présenter dans cet article diverses solutions pour vous permettre de venir à bout de ce nuisible, et ainsi pouvoir à nouveau profiter de votre jardin en toute tranquillité durant les douces soirées d’été.
Alors comment faire ?
Tout d’abord, les moustiques préfèrent généralement une eau stagnante. Donc, pour limiter l’attractivité de votre bassin pour cet insecte, il est recommandé de maintenir un certain mouvement de l’eau. Ce mouvement sera également bénéfique pour les poissons, en amenant de l’oxygène, tout en limitant la formation de la vase. On peut amener une certaine agitation de l’eau par la mise en place d’une cascade par exemple.
La manière de faire la plus efficace pour votre étang est de placer une pompe à air, ainsi que des diffuseurs, dans le bassin. Les pompes à air sont bénéfiques en toutes saisons dans les plans d’eau. Elles permettent la survie des poissons lors des canicules estivales, et limitent le gel durant l’hiver. Elles vont de plus dissuader les moustiques femelles de pondre dans votre bassin et ainsi faire décroitre les populations de ces insectes invasifs.
Si votre eau est déjà en mouvement, vous pouvez aussi jouer sur les paramètres liés au régime alimentaire des moustiques. Les larves se nourrissent majoritairement de végétaux présents dans l’eau. La présence d’algues microscopiques et de matière organique en suspension dans l’eau peut donc être une source de prolifération des insectes.
Pour lutter contre les algues microscopiques, qui donnent une couleur verte à l’eau quand elles sont présentes en grand nombre, il est conseillé d’installer une lampe à UV. En effet, les rayons UV vont tuer les algues, ce qui va rendre votre eau transparente à nouveau, et de plus limiter la croissance des larves de moustiques. Il existe également des produits anti-algues, composés de bactéries ou non, disponibles en magasin. Nous pouvons citer
Si les sources de nourriture manquent, les larves ne pourront pas survivre.
Il n’est pas vraiment possible de jouer sur l’alimentation des moustiques adultes car les femelles se nourrissent, comme nous le savons d’expérience, de sang, tandis que les mâles sont eux de bons pollinisateurs qui se nourrissent du nectar des fleurs.
Une autre manière de lutter contre les moustiques est de planter des végétaux répulsifs. Les plus communs d’entre eux sont les citronnelles. Les autres plantes dégageant une odeur citronnée sont également efficaces contre ces insectes. Vous pouvez également vous tourner vers les différentes espèces de menthes, dont la menthe aquatique, les lavandes, le romarin, ou encore le basilic.
Ces plantes sont toutes ferventes des sols rocailleux, les périodes sèches ne leur posent pas de problèmes, mis à part pour la menthe aquatique et le basilic donc les exigences hydriques sont plus hautes. Ces différentes espèces se développent généralement bien au jardin, peuvent servir en cuisine, et sont de plus attractives pour la biodiversité.
Dans le cadre de la lutte contre les moustiques, vous pouvez aussi miser sur l’aide des prédateurs de cet insecte. Vous en trouverez de nombreux, qui s’attaquent aux moustiques au stade adulte comme au stade larvaire.
1. Les libellules et demoiselles :
Ces insectes volants sont particulièrement élégants et agréables à voir voler autour des étangs. Ils présentent de plus l’avantage de se nourrir des moustiques à tous les stades. Les larves de libellules vont s’attaquer aux larves des moustiques, tandis que les libellules adultes se nourrissent des moustiques adultes. Il est donc très bénéfique d’avoir des odonates au jardin.
Il existe différentes espèces de plantes à installer, susceptibles d’attirer ces grandes prédatrices. Vous pouvez vous tourner vers des plantes terrestres telles que les lavandes mais il y a surtout beaucoup de plantes aquatiques qui peuvent séduire les libellules et demoiselles. Il s’agit notamment des :
Ces plantes sont majoritairement des plantes de berges mais des végétaux qui s’installent plus en profondeur dans le bassin peuvent aussi être utiles dans la lutte contre les moustiques par leur charme auprès des libellules : les nénuphars.
D’autres insectes sont prédateurs des moustiques, comme les sauterelles, qui aiment se délecter des adultes. Pour favoriser l’installation de ces jolies sauteuses, il est conseillé de garder des zones non tondues dans le jardin. Par l’installation d’une végétation assez haute et donc protectrice, les insectes ont plus de chance de se plaire et de rester dans votre jardin. Vous pourrez ainsi en tirer tous les bénéfices. La diversification des plantes et des zones de plantation peut aussi s’avérer attractif.
2. Les poissons :
Il existe différentes espèces de poissons qui peuvent aider à limiter la prolifération des larves de moustiques dans le bassin. Les ides mélanotes, dorées ou bleues, sont par exemple très utiles, et consomment les larves en grand nombre. Elles peuvent de plus se nourrir des moustiques adultes. Elles ont aussi l’avantage de jouer le rôle de régulatrices avec d’autres espèces et peuvent ainsi consommer les œufs des autres poissons. Les ides sont donc une bonne solution contre la surpopulation piscicole et des moustiques dans les étangs. De plus, en tant que poissons de surface, elles sont bien visibles et agréables dans les points d’eau.
Vous pouvez également installer :
- des poissons rouges,
- des tanches,
- des vairons.
Ces espèces se nourrissent toutes trois des larves de moustiques. La période idéale pour ajouter les poissons est le printemps, et il est primordial de veiller à ce que la population ne devienne pas trop grande au fil des saisons.
3. Les amphibiens :
Dans la lutte contre les moustiques, les amphibiens, tels que les grenouilles et les tritons, sont d’une aide non négligeable. Les différentes espèces qui composent ces groupes consomment des moustiques. L’installation d’un point d’eau est déjà un bon début pour attirer ces amphibiens au jardin, mais il est plus probable que grenouilles et tritons s’y installent s’il existe des zones humides à une relativement courte distance de celui-ci.
Pour rendre votre point d’eau plus intéressant pour ces espèces, il est recommandé de planter différentes espèces de plantes aquatiques, comprenant des plantes flottantes, telles que les grenouillettes d’eau, ainsi que des plantes immergées, telles que les Hippuris vulgaris. Les végétaux présents dans l’eau pourront servir d’abri et de zones de pontes pour les différents batraciens.
Vous pouvez aussi laisser au jardin des tas de bois ou de feuilles, ainsi que des tas de pierres. Ceux-ci sont appréciés par les amphibiens comme caches pour passer la mauvaise saison. Les prairies fleuries sont également appréciées par les grenouilles et tritons, garantissant une plus grande diversité d’insectes et donc une plus grande source de nourriture.
Le régime alimentaire des amphibiens comprend aussi des limaces, araignées et petits crustacés aquatiques. Les tritons vont également se nourrir de têtards et peuvent donc réguler des populations de grenouilles qui deviendraient trop prolifiques.
4. Les oiseaux :
Certains oiseaux sont particulièrement efficaces dans la lutte contre les moustiques. Ce sont les oiseaux insectivores, qui comprennent les hirondelles, les martinets, ou encore les mésanges bleues. La meilleure manière de les attirer au jardin et d’aménager celui-ci à l’aide de différents nichoirs et mangeoires.
L’installation des nichoirs destinés aux hirondelles se fait généralement sur un mur, à 2 mètres du sol. Il est recommandé de ne pas les placer exposés au sud, les chaleurs estivales pouvant être néfastes pour les oiseaux qui y vivent Il est possible d’en installer plusieurs les uns proches des autres car les hirondelles vivent en colonie et apprécieront donc des nichoirs voisins. Il est recommandé de les entretenir une fois par an, durant la période hivernale et donc de migration de ces oiseaux. En plus de consommer de nombreux moustiques, les hirondelles se nourrissent également d’autres insectes comme les mouches et vous assureront ainsi une belle tranquillité.
Pour les mésanges bleues, il est conseillé de garder une distance d’au minimum 10 à 20 mètres entre les nichoirs. La compétition est en effet rude entre les animaux de la même espèce qui occupent un même territoire. Les nichoirs sont à nettoyer une fois par an, à l’automne, car les individus souhaiteront dans tous les cas fabriquer un nouveau nid au printemps. Vous éviterez ainsi également les parasites et virus éventuels qui auraient pu survivre dans le nid. Les nichoirs sont à positionner entre 2 et 4 mètres de hauteur, pour éviter les prédateurs.
Il est conseillé de nourrir les oiseaux durant les baisses de température, lorsque la nourriture se fait plus rare. Cela peut favoriser le maintien d’une population ainsi que l’installation des nicheurs. Durant l’hiver, on évitera toutefois d’utiliser des insectes pour le nourrissage. En effet, à cette période de l’année, les oiseaux insectivores ont migré vers d’autres régions. Il est conseillé à la place de donner des graines, telles que les graines de tournesols, des boules de graisse (de préférence sans filet), ou encore des morceaux de pomme. Vous trouverez aussi en magasin, pour plus de facilité, des mélanges de graines spécialement conçus pour l’hiver.
5. Les chauves-souris :
Les chauves-souris sont de très grandes mangeuses de moustiques. En une nuit, elles sont capables de manger l’équivalent de 3.000 moustiques, soit le tiers du poids d’un individu. Elles sont donc des alliées redoutables dans la lutte contre ces insectes invasifs. Les chauves-souris consomment également des araignées et autres petits invertébrés.
Pour les attirer au jardin, il peut être intéressant de poser des nichoirs spécialement conçus pour les chauves-souris. Il faudra éviter de les installer au sud et choisir un endroit dégagé. Les chiroptères insectivores utilisent l’écholocalisation pour se repérer et si des branches obstruent l’entrée du nichoir, elles risquent de ne pas la trouver. Les nichoirs destinés aux chauves-souris ne s’entretiennent pas spécialement mais si des réparations doivent être faites, il faut privilégier la période entre l’automne et le printemps et bien s’assurer au préalable que le nichoir est inoccupé.
Lorsqu’on souhaite abriter des chauves-souris, il est aussi nécessaire de limiter au strict minimum les éclairages du jardin, ce qui plaira également aux autres habitants présents dans celui-ci.
6. Les canards colverts :
Ces derniers demande un peu plus d’investissement, par la construction d’un abri et d’un enclos propre à ceux-ci. Les canards demandent un minimum d’entretien mais leurs œufs sont, au même titre que ceux des poules, tout à fait consommables, à condition de les cuire. Les œufs de canes sont même réputés riches et peuvent aussi bien servir en plat qu’en pâtisserie. L’investissement pour installer ces animaux chez soi peut donc être rentabilisé de manière plutôt sympathique.
Ces jolis oiseaux sont également très utiles de par leur régime alimentaire qui se compose de larves de moustiques, ainsi que d’autres insectes, de petits poissons et de leurs œufs. Il est tout de même recommandé de leur fournir des graines et de veiller à ce qu’ils aillent accès à de l’eau.
Conclusion :
Les solutions contre les moustiques au jardin sont multiples et ne nécessitent pas toutes de grands investissements. Par une bonne gestion de la biodiversité, et un bon équilibre, on peut facilement arriver à une bonne régulation de ces insectes.
Toutes les solutions présentées peuvent se combiner entre elles, ce qui ne fera qu’en augmenter l’efficacité. Le préalable est tout de même l’installation de la pompe à air, que ce soit pour la gestion de la population de moustiques que pour les autres avantages non-négligeables qu’elle fournit. Une bonne gestion de ses plantes est également primordiale. Celles-ci auront non seulement un impact sur les populations de moustiques, mais également sur les populations de prédateurs de ces derniers et sur la qualité de l’eau.
Et si cela ne suffit pas pour vous débarrasser de ces déplaisants diptères, il ne vous reste plus qu’à choisir quel allié parmi les prédateurs vous souhaitez accueillir dans votre jardin !