10 conseils pour l’entretien de votre étang en automne.

L’automne est là, souvent parsemé de vents frais et de douces pluies. Les températures diminuent et l’agitation autour du bassin semble doucement s’éteindre pour laisser place aux paysages blancs et froids de l’hiver.

L’arrière-saison est néanmoins est période cruciale pour s’occuper du bassin et il est d’une grande importance de se retrousser les manches une dernière fois avant l’arrivée des mauvais jours. En effet, quoi de mieux que de profiter des dernières températures clémentes et rayons de soleil pour mettre son étang en ordre et le préparer au mieux au redémarrage de la bonne saison.
Voici donc 10 points à ajouter à votre « to do list » pour l’automne !

1.    Tailler les plantes :

Plusieurs écoles existent en ce qui concerne la taille des plantes autour de l’étang. En effet, celles-ci peuvent servir de refuge pour une grande biodiversité, profitant de la chaleur dégagée par la plante et de la protection de ses branches pour passer l’hiver. Néanmoins, les branches mortes qui se décomposent dans l’étang contribuent à la formation de matière organique et donc de vase. Si l’étang ne contient pas assez de décomposeurs, elle risque de s’accumuler, et servir également de source de nourriture pour des indésirables telles que les algues. La vase est aussi en quelque sorte consommatrice d’oxygène et peut donc jouer sur la présence de cet élément dans l’eau.

Il n’y a donc pas qu’une bonne manière de tailler ses plantes, mais il s’agit de faire en fonction de l’équilibre de son propre bassin ainsi que du rôle qu’il occupe : une pièce esthétique et apaisante du jardin, proche de la maison, ou une mare plus naturelle accueillant les êtres vivants quels qu’ils soient.

Il y a tout de même des espèces que nous conseillons de tailler ou retirer du bassin à l’approche des mauvais jours, car leur décomposition est presque totale dans l’eau du bassin durant la mauvaise saison et l’accueil de la biodiversité en est donc limité.
Il s’agit des espèces de nénuphars, pour lesquels il est préconisé de couper les feuilles à la base du panier, à l’aide d’un flexicut par exemple, ainsi que les espèces flottantes telles que Ceratophyllum demersum. Pour cette dernière, il faudra récupérer à la surface du bassin les tiges flottantes, tout en ayant attendu assez longtemps dans la saison pour que celle-ci ait eu le temps de former les turions qui lui servent à revenir à la belle saison prochaine.

2.    Rentrer les plantes exotiques :

Certaines plantes ne supporteront pas de passer l’hiver dehors en raison des températures trop froides. Elles sont souvent particulièrement sensibles aux gelées qui pénètrent et endommagent les racines.

On parle ici d’espèces comme les papyrus, les nénuphars exotiques ou encore les lotus. L’idéal sera de rentrer ces plantes dans une pièce où les températures restent positives, et offrant une belle luminosité. Il faudra également veiller à ce que les racines soient constamment immergées, le plus simple étant de les placer dans des bacs remplis d’eau.
Des 3 espèces susmentionnées, les papyrus sont encore les plus tolérants face à nos rudes hivers. Certains peuvent tenir le coup tant que le gel n’atteint pas les racines, et survivront donc quand ils seront placés à une grande profondeur dans l’étang, à l’arrivée de l’hiver. Les résultats de ces hivernages en profondeur ne sont cependant pas garantis.  

3.    Un petit coup de propre :

L’arrivée des jours froids et calmes est l’occasion de nettoyer son bassin au mieux. Cela permettra de limiter la présence de matière organique, prête à se dégrader dès que les températures remontent, et qui servirait de support aux algues. Il peut être intéressant, en fonction de la quantité de matière qui aura pu s’accumuler durant la bonne saison, de passer un coup d’aspirateur d’étang dans le fond de l’eau.

Pour nettoyer la surface, notamment les feuilles mortes qui peuvent chuter abondamment durant l’automne, il suffit de se munir d’une épuisette. Pour ce type de nettoyage l’idéal sera de choisir une épuisette dont les mailles ne sont pas trop fines, cela limitera la quantité d’eau retenue dans l’épuisette et donc le poids à sortir de l’eau. Les larges mailles sont de plus très souvent suffisantes pour retirer ces débris de taille plutôt moyenne.
Si le maniement de l’épuisette n’est pas votre fort et que vous préférez une solution moins physique, il existe également des aspirateurs de surface, aussi appelés skimmers, disposant d’un panier où s’accumuleront les débris avant que vous ne le vidiez. Ces derniers doivent être reliés à une pompe, et peuvent être sur pieds, intégrés dans les bords de l’étang, ou encore flottants. Les skimmers présentent l’avantage de non seulement aspirer les feuilles, mais également toutes les poussières et autres petites saletés que l’épuisette ne saurait attraper.

4.    Entretien du matériel de filtration :

L’arrivée des mauvais jours est aussi l’occasion de prendre soin de tout son matériel technique. Pour les pompes situées dans le bassin, le mieux sera de les sortir de l’eau, après les avoir préalablement débranchées, et de nettoyer au mieux la crépine et l’intérieur de la pompe. Ces gestes sont recommandés plusieurs fois par an pour garantir le bon fonctionnement de la pompe dans le temps.

Outre la pompe, c’est tout le bac de filtration qu’il sera bon d’éteindre et de mettre au propre. Pour se faire, il faut retirer les différents mousses qui constituent les couches filtrantes pour les rincer gentiment au jet d’eau. Attention tout de même, le nettoyage des mousses ne doit jamais être fait à la perfection, laisser quelques « saletés » comme supports bactériens permettra une meilleure reprise de la filtration à la saison suivante. Un grand rinçage du bac sera également à prévoir. N’oubliez pas de vous munir de bottes pour ces différentes étapes, surtout par températures plus fraîches !

Il est libre à vous de rebrancher le système de filtration une fois ces tâches effectuées, d’autant plus si les températures restent clémentes, mais dès que les températures descendront sous la barre des zéros de manière presque constante, il faudra veiller dans tous les cas à rentrer votre appareil UV. En effet, s’il reste de l’humidité près du quartz entourant la lampe, celui-ci risque de fissurer sous l’effet du gel, ce qui mettrait à mal tout le ballaste de l’appareil.
L’entretien de l’appareil à l’arrivée de la mauvaise saison sera d’ailleurs aussi idéalement à prévoir. Il est important de bien nettoyer le quartz ainsi que l’intérieur du carter. Cette maintenance peut aussi être le moment de changer de lampe. Pour rappel, une lampe UV voit son efficacité diminuer de 30% par an, et selon la puissance de la lampe et la taille de l’étang, un remplacement est à prévoir environ tous les deux ans.

Il peut être envisagé de rentrer à l’intérieur tout le système de filtration, à l’exclusion de la pompe qui peut être débranchée mais laissée à l’eau. Cela permet de le protéger en cas d’intempéries hivernales et de le conserver, sachant que l’activité de l’étang est de toute façon extrêmement réduite en hiver et qu’une filtration n’est pas forcément nécessaire durant cette période. En effet, les poissons ne se déplacent et ne se nourrissent plus, limitant donc leur contribution à la pollution de l’étang, tandis que les plantes sont en dormance et ne rejettent plus beaucoup de composés dans l’eau.

5.    Vérifier le bon fonctionnement des aérateurs :

Les pompes à air sont particulièrement importantes en hiver. Elles permettent de conserver une zone du bassin, là où les bulles émergent, qui ne gèle pas. Les surfaces entièrement gelées en hiver peuvent s’avérer dangereuses pour la vie du bassin : de par la présence de la couche de glace, les échanges gazeux avec l’air sont suspendus, ce qui provoque l’accumulation de gaz toxiques dans l’eau. L’aérateur devra donc idéalement être en marche toute l’année.
Pour s’assurer de la longévité de cet appareil, il est recommandé de procéder au changement des membranes tous les deux ans. Ce service est disponible à l’atelier d’Aquiflor toute l’année.

Le calme dans l’étang à la mauvaise saison permet aussi de nettoyer les diffuseurs. Pour se faire, il vous suffit d’attraper une petite brosse, telle qu’une brosse à dent, et de l’eau. Si la pierre a perdu en capacité de diffusion à cause du calcaire qui obstrue les pores, le vinaigre devrait suffire à lui redonner sa puissance d’antan. Si malgré ces soins les bulles ne sont toujours pas assez nombreuses, il est possible de passer une flamme quelques secondes sur la pierre, pour ensuite la rincer. Les diffuseurs ont une durée de vie très longue quand ils sont bien entretenus.

6.    Mettre une dernière fois des bactéries :

Avant que les températures chutent, il est judicieux de mettre une dernière fois des bactéries dans le bassin. Elles peuvent être placées dans le filtre tout comme dans le bassin, et iront se placer là où l’environnement leur semble propice. On les trouve donc en grandes quantités dans les mousses filtrants, ainsi que dans les roches et plantes.
Ces bactéries participent au recyclage des matières organiques dans l’étang et optimisent donc la filtration. Elles sont typiquement à privilégier dans les bassins victimes d’envasement. Les placer dans le bassin à l’arrivée de l’hiver assure un meilleur redémarrage de la filtration biologique au printemps.

Il existe également des bactéries que vous pouvez mettre dans l’étang durant la mauvaise saison, notamment les préparations Microbe-Lift Autumn/Winter. L’ajout de ces bactéries donne une meilleure décomposition des feuilles mortes et autres composés organiques durant la mauvaise saison. Elles permettent aussi un redémarrage équilibré pour le reste de la faune du bassin à la bonne saison. Même si le gel pointe le bout de son nez, elles reprennent leurs activités dès que le dégel survient.

7.    Vérifier et corriger une dernière fois les duretés de l’eau :

Il est vivement conseillé de réaliser une analyse d’eau à la fin de l’automne. En effet, cette saison apporte souvent son lot de pluies, une météo très humide. L’eau de pluie étant pauvre en éléments minéraux, elle risque d’influencer les duretés, et au final le pH, de votre eau. Lorsque ces derniers ne sont pas à de bonnes valeurs, cela peut impacter la vie de l’étang et mettre à mal les poissons par exemple.


Pour faire une analyse d’eau, vous pouvez soit vous munir d’un kit d’analyse, soit apporter un échantillon d’eau en magasin. Le service d’analyse de l’eau y est gratuit et se fait en peu de temps. De plus, nos experts seront présents pour vous conseiller en fonction des résultats obtenus. Suite à ces résultats, il faudra probablement corriger vos duretés à l’aide de KH et GH.

Il ne faudra pas négliger les analyses liées aux nitrites. Si ceux-ci se révèlent présents, l’automne peut être le dernier moment pour mettre des bactéries et les neutraliser.

Des analyses d’eau peuvent également être nécessaires durant l’hiver, en particulier durant les périodes de gel. Comme évoqué ci-dessus, le gel crée une barrière entre l’air de l’environnement et les gaz présents dans l’eau. Les échanges entre les deux milieux ne sont plus possibles ce qui peut créer une accumulation de gaz indésirables pour la faune dans l’eau. C’est pourquoi il est important de toujours maintenir une zone du bassin où l’eau ne gèle, à l’aide par exemple d’un aérateur. Même si une ouverture est créée, en fonction de la taille de celle-ci, ainsi que de celle du bassin, il est possible qu’elle ne soit pas suffisante. Il est donc préférable pour vos petits habitants aquatiques de vérifier si les paramètres de l’eau restent bien viables tout au long de la mauvaise saison.

8.    Installer un filet :

L’automne est synonyme de couleurs orangées et dorées, chatoyantes pour les yeux, porteuses d’une ambiance unique. Ces belles couleurs sont parfois, malheureusement à terme, lourdes de conséquences pour les bassins. En effet, une fois que les feuilles ont rendu à leur arbre les composés utiles pour l’année à venir, celles-ci tombent par milliers, formant de grands tapis sur le sol de nos jardins. Si votre bassin est sous un grand arbre, vous serez alors témoin de la formation d’une couche épaisse dans le fond de l’étang. Cette surface de matière végétale est difficile à décomposer, surtout dans l’eau.
Des composés tels que la lignine, présente en grande quantité dans les plantes, se révèle être un challenge pour les bactéries en charge de la décomposition et digestion de la matière organique. Il est donc probable qu’une grande quantité de ces feuilles finissent par former de la vase. Cette dernière est une bonne source de nutriments pour des espèces indésirables telles que celles formant les algues filamenteuses.  
En plus de la formation de vase et de la constitution d’un garde-manger pour les algues, les feuilles mortes peuvent venir boucher les systèmes de filtration, en se posant sur la crépine de la pompe ou en bouchant des tuyaux. Les branches susceptibles de tomber avec la météo automnale sont aussi difficiles à décomposer et peuvent également poser des problèmes au niveau des pompes d’étang.

Pour limiter la chute des feuilles dans le bassin, il est recommandé d’installer un filet de protection au-dessus de l’eau. Les mailles doivent être assez fines pour interrompre la course des feuilles, et dans les bassins contenant des poissons comme les carpes, il faut que le filet soit installé 5 à 10 centimètres au dessus du niveau de l’eau.
A l’arrivée de l’hiver, quand l’arbre se sera entièrement dévêtit de ses beaux apparats dorés, il vous suffira de retirer délicatement le filet pour vous débarrasser du risque de voir les feuilles couler dans le fond de l’eau.

Le filet n’a pas pour seul objectif de bloquer les feuilles : il sert aussi à lutter contre un prédateur redouté du milieu des étangs, comme nous allons directement le voir dans le paragraphe suivant.

9.    Placer un dispositif anti-héron :

En hiver, les attaques de hérons peuvent être fréquentes. Cela s’explique par le fait que la nourriture en milieu naturel est plus difficile à trouver, et cet échassier, dans un souci d’économie d’énergie, peut alors se tourner vers les jardins, où les possibilités de fuite pour les proies sont moindres. De plus, à cette période, le métabolisme des poissons est très ralentit, ils se tiennent presque immobiles dans le fond du bassin, ce qui facilite grandement la tâche aux oiseaux.

Il est compréhensible que ces beaux animaux sauvages doivent se nourrir mais il n’est jamais agréable de constater des pertes au niveau de son étang. Pour pallier aux attaques, il existe de nombreux systèmes de protection, en passant des plus simples aux plus complexes.  

Vous pourrez trouver des boules réfléchissantes à poser simplement sur l’étang, des cerfs-volants ou encore des hérons factices en métal ou plastique, qui auront pour rôle d’effaroucher le héron. Si ces systèmes ne suffisent pas, vous pouvez vous tourner vers des appareils émettant ultrasons et/ou laser, tel que le Laser Guard.
Evoqué précédemment, le filet de protection, utile pour pallier à la chute des feuilles dans le bassin, est également une solution très fiable pour lutter contre les attaques de héron. Il existe des filets de différentes tailles pour s’adapter au mieux aux dimensions de votre bassin. Si les feuilles ne sont pas un souci notoire pour votre étang, une autre réponse au problème posé par les oiseaux peut se trouver dans la clôture électrique. Simple à mettre en place, celle-ci se révèle un peu plus discrète que le filet et d’une grande efficacité.

Bien sûr, la plupart de ces systèmes de protection anti-héron peuvent être cumulés pour en garantir une meilleure efficacité.

10. Diminuer, adapter et arrêter le nourrissage des poissons :

Nous l’avons mentionné précédemment, les poissons rentrent dans une sorte de léthargie pendant les mois les plus froids de l’année. L’activité se réduit au fur et à mesure, au rythme de la diminution des températures. En effet, les poissons sont des animaux hétérothermes, au même titre que les reptiles, ce qui signifie que leurs températures internes varient en fonction des températures de leur environnement.
Le métabolisme est réduit, ce qui implique que des fonctions telles que les fonctions de digestion et de locomotion le sont également. C’est pourquoi il est important de diminuer la fréquence et les rations de nourriture distribuée. Le principe est de donner une petite poignée, en fonction du nombre de bouches à nourriture, et de vérifier que celle-ci soit rapidement consommée. En l’espace de 5 minutes idéalement, la totalités des grains doivent être mangés.
Vous pouvez aussi donner une nourriture spécialement adaptée pour la basse saison, généralement dénommée « Wheat-Germ« . Ces dernières sont riches en germes de blé, qui sont plus digestes pour le poisson. Si vous continuez le nourrissage à base de pellets destinés aux meilleures températures, les risques d’occlusions intestinales sont bien réels pour vos poissons.

Une fois que la température de l’eau descend sous la barre des 6 degrés, vous pouvez d’ordinaire arrêter le nourrissage. Il est important de noter que le bon fonctionnement d’une filtration est conseillé lorsque celui-ci est toujours d’actualité.

En conclusion :

La baisse de température accompagnant l’automne implique tout de même quelques petits travaux de maintenance, avant l’arrivée de l’hiver et une mise en pause du bassin. Ces petites tâches peuvent effrayer mais à l’aide des outils adaptés, elles sont accessibles à tous et relativement simples à réaliser. Tous ces petits gestes seront salutaires au retour de la bonne saison, garantissant un redémarrage en douceur et sain de l’activité du bassin. Le contrôle des arrivées de matière organique dans l’étang et l’entretien de tout le matériel y étant lié vous permettront de démarrer la saison avec une eau claire, prête à accueillir les premiers rayons de soleil.

Pour tout souci lors de cette période n’hésitez pas à faire appel à Aquiflor pour vous aider au mieux, que ce soit par le biais de conseils téléphoniques ou par la venue d’une équipe de chantier à votre domicile.


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